Crise anglophone: 700 000 élèves et étudiants privés du droit à l’éducation au Cameroun

Inquiet de la situation, Plan international Cameroon organise un plaidoyer à l’intention des forces de défense et de sécurité pour une meilleure protection des écoles et des universités lors des conflits armés.

Le rapport 2022 « Education Under Attack » de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA) affiche des chiffres rouges pour le Cameroun. Selon ledit rapport, plus de 55 incidents d’attaques contre des élèves et du personnel scolaire et plus de 65 incidents d’attaques contre des écoles ont été signalés et enregistrés. Ceci principalement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, entraînant la fermeture d’environ 5018 écoles.

Le rapport indique que des groupes armés non étatiques et des forces armées nationales auraient utilisé des écoles à des fins militaires dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Entre fusillades, incendies, kidnapping, intimidations et assassinats des élèves et éducateurs sur le chemin de l’école, le chapelet des attaques des séparatistes armés contre le droit à l’éducation ne cesse d’être égrené. Faisant ainsi des régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, le théâtre d’alarmantes attaques contre le système éducatif.

Les forces de défense et de sécurité pour une éducation Safe au Cameroun

Ces incidents, selon les données rendues publiques par l’ONU privent ainsi plus de 700 000 élèves et étudiants de leur droit à une éducation correcte et sûre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Alors que l’Unicef estime à plus de 1,1 million d’enfants qui ne sont pas scolarisés au Cameroun. Pour eux, ce nombre devrait augmenter car les parents et les communautés craignent d’envoyer leurs enfants à l’école de peur qu’ils ne soient attaqués en chemin ou pendant qu’ils sont à l’école.

C’est dans l’optique d’assurer le droit à l’éducation aux populations de ces zones, que Plan international Cameroun organise du 27 au 29 février 2024, un atelier de trois jours à l’intention des forces de défense et de sécurité du Cameroun. L’objectif de ces sessions est de veiller à ce que ces derniers comprennent et appliquent mieux les lignes directrices relatives à la protection des écoles et des universités contre une utilisation militaire lors d’un conflit armé.

Plus spécifiquement, il s’agit de s’assurer que les forces de défense et de sécurité présentes au niveau national, ainsi que celles en particulier dans les régions du Nord-Ouest et de l’Extrême-Nord comprennent et maîtrisent les lignes directrices de la déclaration sur la sécurité dans les écoles. Que ceux opérant dans les régions affectées par les conflits soient sensibilisées afin de contribuer à la prévention des violations graves à l’encontre des enfants dans les contextes de crise. Et enfin, engager les ministres/ministères concernés dans la mise en œuvre d’activités de sécurité à l’école dans les différents contextes de crise à l’échelle nationale.

Plaidoyer

Il est aussi question pour les parties concernées notamment le gouvernement du Cameroun et ses partenaires en charge de l’éducation de mener un plaidoyer pour la mise en œuvre de la déclaration sur la sécurité dans les écoles et la protection de l’éducation contre les attaques.

Les Lignes directrices de cette déclaration visent la protection des écoles et des universités contre l’usage militaire pendant les conflits armés, exhortent les parties aux conflits armés (que ce soient les forces armées étatiques ou les groupes armés non étatiques) à n’utiliser en aucun cas les écoles ou les universités pour soutenir leurs efforts militaires. L’un des principaux objectifs des Lignes directrices est de s’assurer que les forces et groupes armés ne se servent pas des écoles et des universités à des fins militaires susceptibles de les transformer en objectifs militaires et de les exposer à des conséquences potentiellement dévastatrices en cas d’attaque.

Car, en adhérant à la Déclaration, les États s’engagent à prendre plusieurs mesures de bon sens pour réduire les risques que les élèves, enseignants, écoles et universités soient attaqués et pour atténuer les conséquences négatives de ces attaques lorsqu’elles se produisent.

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