Il vise à renforcer les capacités des ressources humaines qui interviennent dans le processus de contrôle technique au Cameroun, afin de limiter les accidents de la circulation dus au mauvais état des voitures.
Les données du ministère des transports sur l’état des véhicules qui circulent sur nos routes frôlent la catastrophe. Selon Divine Nbamome Nkendong, directeur des Transports routiers au sein dudit ministère, sur un échantillon de 317 véhicules passés au contrôle de visite technique au niveau du rond-point Deido le 27 septembre 2024, 62 seulement de ces engins disposaient d’une visite technique automobile. D’après le même responsable en charge des transports, l’état technique des véhicules est à l’origine de 20% des accidents de la circulation sur nos axes routiers. C’est donc pour limiter la saignée et renverser la courbe des morts sur nos routes que ce dernier a procédé ce même 27 septembre, à l’ouverture du tout premier centre de formation aux métiers du contrôleur de centre de visite technique automobile au Cameroun.
Améliorer les capacités des professionnels du secteur
L’ouverture dudit centre de formation marque une étape importante dans le secteur du contrôle technique et la sécurité routière au Cameroun. Le projet est piloté par Daniel Bibena, contrôleur technique automobile, propriétaire d’un centre de visite technique et membre du Jury à la certification des contrôleurs en France via le Cabinet « DB Consulting CT ».
Il est le fruit du programme d’évaluation des systèmes des visites techniques automobiles au Cameroun orchestré par la banque mondiale à travers le Comité international de visites techniques basées à Genève. Avec pour recommandation, le renforcement des capacités des ressources humaines qui interviennent dans le processus de contrôle technique au Cameroun. « Cette réforme vise notamment la formation des contrôleurs et les doter de l’expertise internationale. Le contenu pédagogique de cette formation vient par le ministère des transports et se référant au standard international. Les personnes qui y sortiront, auront la capacité technique d’être contrôleur de centre de visite technique n’importe où dans le monde », indique Divine Nbamome Nkendong, directeur des Transports routiers.
La formation se déroule en trois sessions. La première vague lancée vendredi dernier, comprend 30 apprenants venant des centres de contrôles techniques sur l’ensemble du territoire. L’objectif étant de former des professionnels compétents qui sauront identifier et corriger les anomalies techniques des véhicules électriques et hybrides, des poids lourds et des motos sans oublier les normes de pollution. Ce centre, logé au quartier Beedi à Douala, servira également à former et à faire des remises à niveau aux exploitants des centres sur l’audit, la qualité des centres et sur la gestion de la relation client.
4000 personnes handicapées suite aux accidents
D’après Jean Bosco Simo Tahakam, président de l’association des sociétés agréées pour le contrôle technique des véhicules au Cameroun (ASACTV) l’assainissement des centres de contrôle technique automobile au Cameroun devrait contribuer à la lutte contre l’insécurité routière qui décime au quotidien nos populations. Une information que confirment les données du ministère des transports. Selon la communication du directeur des transports, il ressort que l’accident de la circulation est la première cause de mortalité des jeunes camerounais scolarisés des moins de 25 ans. Si rien n’est fait, il sera la première cause de mortalité des jeunes de 35 ans d’ici 2030. On note également qu’environ 4000 personnes sont handicapées de façon permanente à cause de ces accidents et lorsqu’une personne a un handicap, il faut mobiliser 03 autres personnes pendant tout le reste de sa vie.
En plus de décimer la population, les accidents de la circulation ébranlent l’économie du pays. Divine Nbamome Nkendong, directeur des Transports routiers explique que, si en 2011 les accidents de la circulation ont coûté 100 millions de F.Cfa à notre économie, l’évaluation faite en fin 2023, affiche que les accidents de la circulation ont coûté 800 milliards.