Dieudonné Bougne partage les clés de son succès avec des étudiants

Le président directeur général du groupe Bocom était l’invité de la 2ième session des rendez-vous de Saint Jérôme.

les Rendez-vous de Saint-Jérôme avec Dieudonné Bougne

 « Je vais vous montrer comment avec moins d’argent, 30.000FCfa par mois on devient industriel demain sans sorcellerie. Je vais vous démontrer, si vous voyez qu’il y’a quelque chose qui cloche vous m’arrêtez.» Cette première phrase de Dieudonné Bougne, le président directeur général du groupe Bocom a donné le ton à ce qui allait être un cas pratique sur comment investir et gagner en tant qu’entrepreneur.

Nous sommes le 25 novembre 2020 à l’amphi 600 de l’université catholique St Jérôme. L’institut reçoit lors de ce qu’elle appelle « les rendez-vous de Saint-Jérôme », l’industriel et Pdg du groupe Bocom. Cet exercice mensuel vise à mettre en face des étudiants, des personnalités du monde des affaires, de la culture, des gens qui ont un parcours qui peuvent servir de modèle et de repère à la jeunesse.

De docker à capitaine d’industrie

Pour son talk, le pdg du groupe Bocom va puiser dans son parcours et sa vision pour partager et inspirer les centaines d’étudiants rassemblés dans ce lieu du savoir.  Partant de son poste de docker au port de Douala, il a démontré les étapes parcourus pour atteindre celui de patron de plusieurs industries aujourd’hui.

« En 1976 je docker au port avec un salaire de 30.000Fcfa. J’étais marié et on vivait misérablement. Un jour ma femme me dit, j’ai vu quelque chose qu’on peut faire en plus. Une machine qui écrase les tomates et les arachides. Si tu achètes ça, je peux me débrouiller à la maison et ça va nous rapporter beaucoup d’argent. Sur les 30000 fcfa de salaire on a économisé 20000 F tous les mois pendant 3 ans ça a produit plus de 300.000FCfa. On a acheté notre machine à tomate et installée à Nylon quartier. Ça nous rapportait 5000 F par jour. »

je vous explique que…

Déboires…

Cette argent, Dieudonné et son épouse le gardait dans une cantine sous le lit à la maison jusqu’au jour surpris par les inondations, la cagnotte a pris de l’eau. « J’ai démonté la première machine. Je suis allé acheter les autres parties et je me suis lancé dans le montage des moulins à tomate. J’ai installé 14 machines dans les quartiers de Douala et vendu certaines dans les quincailleries tout en travaillant au port. Mon objectif était d’ouvrir mon atelier de confession. Prenez 14 machines fois à peu près 5000 ça fait 70.000 Fcfa x 30 ça fait combien ? multipliez par 12 vous voyez qu’en un an je devenais déjà millionnaire », raconte Dieudonné Bougne avant de demander « vous avez vu le famla dedans ? ».

Après l’atelier de confession il se lance dans l’atelier de couture. Nous sommes en 1982. « J’avais déjà 42 employés dans mon atelier sans compter ceux qui étaient dans le moulin à écraser, les chauffeurs de taxi et camions que j’avais acheté », précise-t-il.

Opportunités!

En 1992, il démissionne du port. Son épouse et lui se lance dans l’aventure de la Chine pour étoffer l’atelier de couture. Puis est venue la société de récupération des huiles, puis la société de traitement des déchets. « J’ai traité tous les déchets du pipeline Tchad-Cameroun, ça m’a donné beaucoup de milliards », révèle l’industriel.

Celui dont le rêve était de devenir industriel, n’a pas dormi. « Mon rêve était d’employer plus de 15.000 personnes un jour. Ce rêve reste d’actualité. Je dirais merci à Dieu si un jour j’emploie 15.000 personnes », confesse-t-il.

Il a investi en achetant plusieurs titres fonciers dans la ville de Douala pour obtenir les prêts à la banque afin de se lancer dans l’industrie. « Si tu n’as pas le titre foncier la banque ne peut pas te donner le crédit. C’est avec ces titres fonciers que je mets dans les banques aujourd’hui pour continuer à travailler. » Après Bocom international pour le problème de déchet, il a ouvert Bocom industrie, puis Bocom petroluem et la dernière à arriver, la société minière.

Dans quoi investir?

Après avoir dévoilé son parcours riche et dense, il a donné des pistes à explorer afin de répondre à la maxime de l’université qui est un étudiant : un emploi ou une entreprise.

« Je parle comme ça aux enfants avec tous les détails pour que vous comprenez. Quand je vous regarde comme ça, si vous tous dans cette salle vous devenez tous des hommes d’affaire est-ce qu’on aura encore le chômage dans ce pays ? »

Partant des richesses et les potentialités que compte le pays, le pdg du groupe Bocom a donné des pistes à explorer pour un entrepreneur. « Au Nord-ouest dans la zone de Kambe vous avez le fer. Il n’y a pas de fer dans toute l’Afrique. Vous avez le charbon, qui est recherché dans tout le monde entier. A Wum il y a de l’or et on veut décréter cette endroit comme réserve naturelle alors que quand moi je traverse là-bas je ne vois aucun animal passer devant moi. Vous les intellectuels vous devez chercher pourquoi on déclare tous ces endroits là comme réserve. À Manfé on a de l’or, tout Bakassi c’est le pétrole, monter jusqu’à Tiko, Campo, tout ça c’est le pétrole. Dans l’Adamaoua c’est le cuivre. Vous allez jusqu’à Poli c’est le calcaire. Quand vous remontez jusqu’à Kolofata c’est le carrefour du pétrole. » Tout ça n’est pas écrit quelque part, ce sont mes recherches personnelles, conclu Dieudonné Bougne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.