Route transfrontalière: ça roule sur le corridor Bamenda – Enugu

Le pont sur la Cross-river qui relie le Cameroun au Nigéria inauguré ce 3 novembre 2022. Une ouverture économique pour les deux pays, avec des retombés pour les populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Ça y est. Ça roule désormais entre le Nigéria et le Cameroun. Le Pont sur la Cross-river est rentré officiellement en circulation depuis ce 3 novembre 2022. Il a été inauguré par le ministre des Travaux Publics du Cameroun et le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de la République fédérale du Nigéria. Cet ouvrage se situe sur la Nationale N°6, dans la localité d’Ekok, arrondissement d’Eyumodjock, dans région du Sud-Ouest côté Cameroun et dans l’Etat de Cross River, Etung Local Government Area à Mfum, côté Nigeria. La voie d’accès côté Cameroun s’étend sur 1 km et de 500 m côté Nigéria.

La construction et la mise en service de cette infrastructure vient renforcer la mise en œuvre de l’Accord de Greentree. Cet accord qui régit le transfert de l’autorité du Nigéria sur la Péninsule de Bakassi au Cameroun d’une part vise aussi l’accélération de l’aménagement des routes transfrontalières. Elle participe également au renforcement de la paix et la confiance entre le Cameroun et le Nigéria, la facilitation des échanges entre les deux pays et la contribution à l’intégration régionale par le rapprochement des deux Communautés économiques que sont, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Impact du projet sur l’économie des deux pays

Démarré le 26 avril 2017, les travaux du pont et des voies d’accès ont tenu sur 47 mois. Avec un retard du fait d’une part, de l’environnement sécuritaire et d’autre part, de la pandémie à Covid-19. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise CGCOC GROUP Co. Ltd., sous le contrôle et la surveillance du Bureau d’Etudes LOUIS BERGER SAS. Coût  des travaux, 22,430 milliards FCFA avec 11,966 milliards FCFA représentant la part du Cameroun. Pour réaliser ce projet, deux partenaires associés. La Banque Africaine de Développement et l’Union européenne. L’UE finance les aménagements socio-économiques liés au projet côté Cameroun pour 9 milliards.

Comme l’adage le dit souvent, là où la route passe, le développement suit. Le projet en cours ne va pas déroger à cette règle. D’ailleurs, c’est l’un des principaux objectifs de la construction de cet axe routier. Le ministre des Travaux Publics, chef de la délégation camerounaise, l’a réitéré dans son propos.

«La réalisation de cette infrastructure longue de 408 mètres linéaires s’inscrit dans la mise en œuvre du Programme de facilitation des transports sur le corridor Bamenda-Mamfe-Abakiliki-Enugu. Elle a permis de construire plusieurs axes routiers du réseau structurant, aussi bien dans la région du Nord-ouest que du Sud-ouest. »

Emmanuel Nganou Djoumessi

Plusieurs routes réhabilités

Le projet a également permis d’aménager le corridor Bamenda-Mamfe-Ekok- Enugu. Un prolongement du tracé de la route transafricaine Mombassa – Lagos. Un corridor défini par la « Economic Commission of Africa » comme un axe prioritaire pour développer les échanges commerciaux internationaux. Des chaînons camerounais de ce corridor développés comme la construction des routes Bamenda-Batibo-Numba, l’axe Numba-Bachuo Akagbe-Mamfe et la route Mamfe-Ekok. Des axes qui s’avèrent aujourd’hui essentiels pour permettre la liaison entre les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest d’une part et la liaison entre la partie camerounaise, Mamfé-Ekok et le Nigéria d’autre part.

Avec l’ouverture à la circulation du Pont sur la cross-river, il sera aisé d’aller de Bamenda à Enugu et vice-versa, moyennant l’observation des formalités transfrontalières au Poste de Contrôle Unique Frontalier de Mfum. Comme projet de société, le Ministre des Travaux Publics annonce via le financement UE à hauteur de 9 milliards,

« Ces aménagements socio-économiques de base comprennent côté Cameroun, le bitumage de 5 Km de voiries dans la ville d’Ekok, la construction et l’équipement de trois immeubles R+2, logements du personnel d’astreinte devant travailler au Poste de contrôle unique frontalier de Mfum et Ekok, la réhabilitation et l’équipement de huit salles de classe avec clôture et latrines à Ekok, la construction d’une gare routière avec des hangars de marché à Ekok et la construction de deux magasins de stockage entre autres. Des projets dont les travaux démarreront sous peu, après la finalisation des procédures entre les deux bailleurs.

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