Bamenda au cœur de la crise anglophone

Credit photo: Cameroon-info.net

Pour donner à la ville sa joie de vivre et sa notoriété d’antan, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda lance un appel en direction des membres de la société civile, des élites, des hommes politiques et des populations pour que les activités reprennent.

 

Le système éducatif dans le Nord-ouest se meurt. Pourtant, Bamenda le chef-lieu de la région du Nord-Ouest, comme toute la partie anglophone du Cameroun,  était considéré comme le fondement, le vivier de l’éducation au Cameroun il y a peu. Plusieurs quartiers de la ville qui étaient composés d’élèves étrangers. A chaque rentrée scolaire, des centaines de bus laissaient des enfants qui venaient de tout le pays pour Bamanda. Ils ont tous été contraints de partir. D’ailleurs, le nombre d’élèves qui ont présenté le concours d’entrée en 6ème, le First School Leaving Certificate et le GCE, a connu un recul important avec des conséquences qu’on ne peut mesurer. L’éducation était la ligne de vie, la plus grande industrie de Bamenda. Elle s’est pratiquement effondrée. Même si l’école rouvre en septembre, je ne pense pas qu’elle va avoir l’affluence des années antérieures. Il est quasiment impossible de se déplacer entre le Nord-ouest et le Sud-ouest en général et dans la ville de Bamenda en particulier.

Côté économie, l’activité économique dans la ville est complètement à terre. Boutiques, commerces, marchés sont fermés depuis l’instauration des villes mortes. Les 4 marchés de la ville de Bamenda où la communauté urbaine détient 2000 boutiques n’ouvrent pas les lundis et mardi, des jours pourtant ouvrables. Alors que les échanges entre Bamenda et le Nigéria, un marché de plus de 200 millions de personnes prospéraient. 3h seulement permettent de rallier la localité de Ekok et de là 4 h pour le Nigéria. Même temps pour aller de Kumba dans le Sud-ouest pour cette localité. Au moment où le secteur privé prend de l’envol, avec tout le développement que le gouvernement a apporté, nous sommes pris en otage par un groupe de personnes qui ne vivent pas sur place et dont l’intérêt c’est de perpétrer des actes de vandalismes sur les populations, brulent les édifices étatiques, brulent les  propriétés des particuliers,  attaques physiquement des citoyens. Le marché central, les marchés Fullmarket, les écoles, les centres de santé ont été brûlés. Les banques et entreprises ne sont pas exempte des fermetures. La facture de tout ceci depuis novembre est lourde. Elle se chiffre en milliards de Francs Cfa.

Voilà le tableau sombre du visage de la ville de Bamenda, peint le 23 Juin dernier  par Vincent Ndi Ndumu, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda au cours d’un point de presse. Ces clichés sont pris depuis le mois de novembre 2016, début de la crise dans les zones anglophones du Cameroun. De passage à Douala il a profité de la diversité et la pluralité des médias pour « partager la situation qui prévaut non seulement dans la communauté urbaine de Bamenda, la plus grande des villes anglophones, mais le Nord-ouest entièrement et le Sud-ouest. » Cette sortie était surtout pour demander à la population de reprendre leurs activités et solliciter une aide des élites des régions anglophones et d’ailleurs, des responsables de la société civile, des partis politiques pour convaincre la population à reprendre leurs activités. Une mission devenue pratiquement impossible pour lui. « A la CUB nous avons à plusieurs reprises appelé nos commerçants à ouvrir leurs boutiques sans succès. Je voudrais profiter pour appeler les autres élites, pas nécessairement les élites anglophones mais les élites camerounais en général pour qu’ils montent aussi au créneau afin de pouvoir amener les populations à comprendre que l’état a compris les doléances qui ont été soulevées par les enseignants et les avocats et a proposé des solutions visibles », supplie Vincent Ndi Ndumu,le Délégué du Gouvernement.

Vincent Ndi Ndumu, Délégué du gouvernement de Bamenda

Selon lui, la ville et ses habitants sont en ruine. Car passer une journée sans aller au travail  dans une société où 90%  de la population s’auto-emploi, est catastrophique. « Tu as une boutique tu ne peux pas ouvrir, tu as un régime de plantain que tu devais vendre lundi tu ne peux pas. Personne ne va te remplacer ce plantain. Nous ne dépendons pas tous du gouvernement. Vous ne pouvez pas hypothéquer tout une société », regrette le Délégué.

Un préjudice que le patron de la ville de Bamenda déplore et appelle à la sensibilisation. Une sensibilisation qui doit se faire également à travers les réseaux sociaux, considérés comme agent de propagande de la peur. L’image de la destruction des cartons de sucres, don remis par l’honorable Njigum Musa, député RDPC à la mosquée centrale de Bangolan village situé dans le département du Ngo-Ketunjia dans le Nord-Ouest a fait et continue de faire le tour des réseaux sociaux. Ce cas ne vient pas rassurer la population plongée dans la frayeur depuis le début mais, crée plus de panique. Une réaction qui pousse à se poser des questions qui sont les auteurs de ces actes ? Était-ce nécessaire ? Quel est le problème qui a été résolu par ce geste ? Des questions et des questionnements qui ne trouveront certainement pas de réponses puisque, parmi tous ceux qui ont agis de la sorte, chacun aura certainement un avis qui n’épousera forcément pas celui de son voisin.

Pour rassurez, on a appris du délégué du Gouvernement de Bamenda que certains parmi les déstabilisateurs qui utilisent Twitter et la messagerie whatsapp pour manipuler, ont fui pour le Nigéria, d’autres vivent hors du pays et n’ont aucun support des organisations internationales.

Vivement la fin de ce roman dramatique.

 

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Une réponse

  1. je suis toujours choquee par l’insensibilite des autorites face a ce sujet meme le titre  »probleme ou crise Anglophone » est deja pejorative pour moi. ce sont des camerounais qui revendiquent c’est tout.

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