Pr. Pierre Fonkoua. Le chef de département des Sciences de l’Education de l’Ecole normale supérieure pense que le système « fifty-fifty » devait être mis en application au Cameroun .
Est-il bon pour un enfant d’étudier deux systèmes scolaires à la fois ?
C’est bien et c’est possible pour un enfant de suivre le système anglophone et francophone en même temps. Il suffit juste que les méthodes d’enseignements soient appropriées. L’enseignant doit respecter la nature de l’enfant, son évolution et ses besoins personnels.
Y a-t-il un risque de surcharge des élèves ?
Je dirais oui et non, tout dépend de la méthode utilisée. La base de l’enseignement étant la méthode de jeu, l’enseignant doit mettre les centres d’intérêts et les besoins de l’enfant en avant, faire en sorte que ce soit l’enfant qui agisse et le maitre l’accompagne. Dès lors, l’enseignant doit tout mettre à sa disposition car c’est lui qui est au cÅ“ur de son apprentissage. Si cette méthode est appliquée il n’y aura pas de surcharge. Seulement, si le mécanisme d’apprentissage de l’enfant est forcé, il y aura surcharge.
La qualité des enseignements et des enseignants est-elle assurée ?
On n’a pas encore de vrais enseignants bilingues au Cameroun. Il existe des maîtres qui parlent français et anglais. Ceux-ci n’ont pas la maîtrise du mécanisme de transmission de ces deux langues. La préparation actuelle des enseignants à l’Ecole normale n’est pas encore axée sur le bilinguisme. Face à cela, il y aura forcement un disfonctionnement dans la transmission des enseignements sur le terrain.
Comment les élèves devraient-ils être sélectionnés pour ce système ?
Le système scolaire est républicain et démocratique, on n’a pas à sélectionner des enfants pour intégrer un système éducatif. Il faut que les principes d’admissions dans ces écoles soient ouverts à tout le monde. Si ce système de bilinguisme était organisé au Cameroun, il permettra que nous atteignons d’atteindre le profil du Camerounais que nous souhaitons et par ricochet atteindre les objectifs que le Cameroun s’est assignés.
Propos recueillis par Armelle Nina Sitchoma