Magistrats et avocats sont outillés durant trois jours sur le nouvel instrument juridique ratifié par le Cameroun en 2021 et en vigueur depuis le 28 octobre 2023.
Le nombre de personnes handicapées au Cameroun est estimé à 3 487 200. Soit, 348.720 enfants handicapés et 697.440 femmes. Ces données ont été communiquées ce 29 janvier 2024 à Douala par le Ministère des Affaires sociales. C’était au cours de l’atelier de formation des formateurs ciblant les magistrats et avocats, sur la protection et la promotion des Droits des personnes handicapées. L’atelier organisé par le Centre des Nations-Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (Cnudhd-ac) depuis le 29 janvier 2024, s’achève ce 31 du même mois. Cette rencontre de 03 jours vise à former des formateurs sur la Convention des Nations-Unies relatives aux Droits des personnes handicapées, ratifiée par le Cameroun en 2021 et entrée en vigueur depuis le 28 octobre 2023.
Le Cameroun a déposé les instruments de ratification auprès du siège des Nations-Unies ce qui veut dire que le pays devient membre et État-partie à cette Convention et doit donc prendre des mesures pour la mise en œuvre de cette convention qui vise la promotion et la protection des droits personnes vivants avec un handicap dans les différents domaine de la vie sociale, politique, économique…
explique Kiven Fonyuy, spécialiste des droits de l’homme au centre des Nations-Unies pour le droit de l’homme et la démocratie en Afrique centrale.
Selon la directrice exécutive de la plateforme nationale des organisations de promotion de l’inclusion des personnes handicapées au Cameroun, beaucoup de personnes vivant avec un handicap voient leurs droits bafoués dans divers domaine de la vie au quotidien. Son organisation recense beaucoup de violation du droit de ces personnes vivant avec un handicap et qui restent impunis.
Des magistrats et personnels du droit, mieux outillés
Outiller les professionnels du droit sur le contenu de la Convention afin qu’ils jouent le rôle de gardien des droits des personnes handicapées et assurent un réel accès de ces personnes à la justice reste donc la clé. « Nous avons sollicité auprès du centre des Nations-Unies davantage de formations à l‘endroit des personnels de droit, sur ce nouvel instrument juridique à l’endroit des personnes en situation de handicap. Pour nous, si ces hommes et femmes de lois sont informés et formés, on aura moins des cas de violation qui vont rester impunis », souligne Emmanuelle Flaure Virginie Tchotchom. Elle est la directrice exécutive de la plateforme nationale des organisations de promotion de l’inclusion des personnes handicapées au Cameroun.
Pour Maureen Ndingho, directeur de la protection sociale des personnes handicapées et des personnes âgées, au ministère des Affaires sociales cette lutte doit se faire en partenariat. « La problématique du handicap est transversale, le MINAS a toujours entretenu des relations de collaboration avec de nombreux acteurs institutionnels disséminés au Cameroun et parfois sous d’autres cieux. C’est dans cet esprit de concertation que le présent atelier de formation des formateurs sur la Convention des Nations-Unies relatives aux droits des personnes handicapées (CDPH) rassemble un si grand panel d’acteurs en faveur de la progression du respect des droits des personnes handicapées. Le but étant de mettre un groupe de formateur qui pourra assurer cette formation de la CDPH dans les régions en vue de l’épanouissement de la personne handicapée au Cameroun » a-t-elle précisé.
Un commentaire
Pingback: L’Éducation comme clé pour la réinsertion socio-économique des handicapées - Armelle Sitchoma