Le dialogué y afférent entre les représentants des cinq pays de la CEAAC, s’est tenu les 22 et 23 juin 2023 à Douala.
Les activités des entreprises sont essentielles pour le développement d’un pays. Si celles-ci créées des emplois et des richesses, ses activités peuvent aussi être des vecteurs de violation des droits de l’homme. Soit par les acteurs, soit autour des activités économiques ou encore autour de l’exploitation des ressources.
Selon Sangaré Nouhoum, le représentant du Haut-Commissaire aux droits de l’homme en Afrique centrale et directeur du Centre des nations unies pour les Droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, les revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles sont importants. Cependant, ces revenus n’ont en général pas encore permis de sortir la majorité des populations de la situation de pauvreté extrême dans laquelle elles vivent. Le plus souvent et en raison de l’opacité, des effets pervers de la corruption et de l’absence de reddition des comptes, les revenus générés par l’exploitation des ressources et des opportunités ne profitent qu’à une minorité.
Le constat est alarmant. Selon les experts, cet état des choses est une source importante de tensions et de conflits violents qu’on observe çà-et-là. Il donne souvent lieu à des violations graves et massives des droits de l’homme. Les espoirs de développement dans la sous-région s’en trouvent ainsi ruinés.
Un processus inclusif
Ce tableau sombre a été présenté ce 22 juin 2023 à Douala. Le Cameroun accueillait ainsi, le dialogue sous régional sur les plans d’actions nationaux sur les entreprises et les droits de l’homme dans la région de l’Afrique centrale. L’événement hybride réunissait des représentants du gouvernement, des entreprises, de la société civile, des institutions nationales des droits de l’homme et d’autres parties prenantes clés des États membres de la Communauté Economique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) notamment, la RDC, le Congo, le Rwanda, le Tchad et le Cameroun.
« Comme la plupart des états de la CEEAC et de la ZLECAF, le Cameroun n’a pas encore adopté un plan d’action national sur les entreprises et les droits de l’homme. La multiplication des cas de violation des droits de l’homme en rapport avec les entreprises accentuée entre autre par l’activité des entreprises transnationales, appelle à accélérer le processus de conception, d’élaboration, d’adoption et de mise en œuvre des plans d’action nationaux sur les entreprises et les droits de l’homme. De plus, l’accroissement des échanges au sein de la CEEAC ainsi que l’opérationnalisation de la zone de libre-échange pourrait entrainer l’augmentation de ces cas de violation. D’où l’intérêt du présent atelier », présente le procureur général près la cour d’Appel du littoral, représentant le ministre camerounais de la Justice, Garde des sceaux.
André Fonou
Gestion équitable des richesses
L’atelier de deux jours visait d’une part, à rassembler ces parties prenantes concernées par la problématique du respect et de la protection des droits de l’homme dans l’exploitation de la sphère économique et des affaires. Afin d’établir l’état des lieux et la situation des droits de l’homme dans ces domaines. D’autre part, la rencontre visait à identifier les bonnes pratiques et reformuler des recommandations à partir desquelles des plans d’actions pour la promotion et la protection des droits de l’homme seront réalisés dans des pays impliqués.
Au sortir de ces deux jours de dialogue, les pays, partis prenantes à ce dialogue se sont engagés à promouvoir et protéger les droits de tous. Y compris dans le contexte de l’exploitation des richesses du sol et du sous-sol, mettant le bien-être et la dignité humaine au-dessus de toute considération. L’enjeu étant de tout faire pour éviter que l’exploitation économique et le commerce qui doivent contribuer à la prospérité des Nations ne deviennent pas des activités illégales et abusives au détriment des Etats et des populations.