Le bilan dressé par le préfet de la Sanaga maritime à l’issue d’une réunion spéciale de sécurité le 19 février 2025, alerte sur le modus-operandi des malfaiteurs de Sikoum et annonce des mesures de sécurité dans la zone.
Le bilan de la macabre découverte de Sikoum s’alourdit. Hassan Idrissa, le rescapé du carnage survenu dans cette localité de l’arrondissement de la Dibamba, a succombé des sévices corporels. Ainsi, le décompte des corps retrouvés lors de la battue organisée du 11 février, date célébrant la jeunesse, jusqu’au 13 février 2025 s’élève à quatre corps et un squelette. L’initiative conduite par le chef du village sous la coordination de l’autorité administrative de ladite circonscription, fait suite à la disparition de Parfait Bihay, conducteur de moto, introuvable depuis la veille. Son corps figure parmi les autres, en état de décomposition. Cette annonce faite ce 19 février 2025, est de Cyrille Yvan Abondo. Le préfet de la Sanaga maritime s’exprimait ainsi lors de la réunion spéciale de sécurité convoquée et tenue pour la circonstance à la chefferie de Sikoum.
« Monsieur Hassan Idrissa découvert vivant est malheureusement décédé ce matin donc ça va faire 04 décès plus un squelette. Nous avons tenu à descendre sur le terrain d’abord sur le lieu de la découverte macabre, mais aussi pour apporter du réconfort à la famille de monsieur Bihay qui est malheureusement tombé dans le piège tendu par ces malfrats d’un autre genre », précise le préfet.
Selon le préfet de la Sanaga Maritime, il s’agit d’un vaste réseau bien huilé avec des complicités locales. Leur modus operandi démasqué, consiste d’une part, à partir de la ville de Douala notamment des quartiers Ndogpassi, Yassa et autres, à faire appâter aux moto-taximen, des courses avec des montants très élevés. Ils oscillent autour de 20.000 à 25.000 F.Cfa sous le fallacieux prétexte de voiture en panne dans la zone de Sikoum en cours de dépannage. « L’argent est remis aux victimes qui sont en confiance. Cela est en plein jour. Par la suite, elles sont traînées dans les pistes et bâillonnées, saucissonnées et elles meurent à petit feu », relate le préfet.
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Pour les victimes traquées dans la communauté, si les techniques d’approches diffèrent, les sévices corporels infligés demeurent les mêmes. Le modus operandi ici sont les attaques de nuit. Des agressions sur les motos. Les membres du gang prennent en chasse les mototaximen qui ne se doutent de rien. « Et prétextant un dépassement, la victime bousculée au sol à l’aide de la machette, traînée, bâillonnée et saucissonnée dans les mêmes conditions », dévoile Cyrille Yvan Abondo, le préfet.
Au cours de ladite réunion, le maire de ladite commune, Manfred Njecacal, fait état de ce que l’insécurité est un vieux phénomène dans la Dibamba. Elle remonte même jusqu’à la création de la commune en 2007. Il ne s’y passe pas une semaine sans la trouvaille d’au moins un corps, précise-t-il. Face à cette recrudescence de l’insécurité dans cet arrondissement qui jouxte celui d’Edéa 2, dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral, Cyrille Yvan Abondo prescrit un certain nombre de mesures pour atténuer le phénomène. Il recommande notamment la redynamisation des comités de vigilance, et le recensement et l’identification systématique de tous les ouvriers et employés en activité dans les exploitations agricoles et les entreprises de toute nature de la zone avec interpellation de toute personne dépourvue de carte nationale d’identité.
Contrairement aux chiffres de 11 squelettes retrouvés à Sikoum avec 4 corps, annoncés sur les réseaux sociaux, le préfet explique que les données sur le terrain sont très loin de cette réalité. Toutefois, pour plus de sérénité, il a également demandé l’organisation dans les meilleurs délais, de nouvelles battues à la recherche d’éventuelles autres victimes. Ceci avec l’appui des Forces du maintien de l’ordre.