Le Cameroun se dote des plateformes pour adapter l’agriculture et les risques de catastrophe face aux changements climatiques

L’atelier de consultation pour la mise en place et l’opérationnalisation de ces outils des utilisateurs de services climatologiques des deux secteurs, s’est ouvert ce 23 juillet 2024 à Douala. Il vise à fournir des prévisions météorologiques fiables, utiles à la protection des personnes et des biens.

Douala, 23 juillet 2024. Les utilisateurs des Services climatologiques en conclave.

L’impact du changement climatique dans divers domaines de la vie courante n’est plus à démontrer. Il constitue un défi majeur pour le développement socio-économique. Que ce soit le tourisme, les transports, la santé, les travaux publics, l’urbanisation, le sport, l’énergie, l’agriculture et bien d’autres, aucun secteur n’est épargné. Le Cameroun est particulièrement vulnérable à ses effets néfastes.

D’ailleurs, le bulletin agro-météorologique élaboré par la Direction de la météorologie nationale présente une situation phytosanitaire de la deuxième décade du mois de juillet 2024, inquiétante. Celle-ci se caractérise par la pourriture des feuilles des tomates et des choux. Une dégradation causée par le mildiou. Un champignon pathogène qui se développe par temps humide lorsque la température oscille entre 17 et 25°C. On note aussi le pourrissement des feuilles du piment par la mosaïque à Bangou à l’Ouest du pays. La succession de pluie dans cette localité ayant favorisée le développement des maladies fongiques. Outre ces conséquences agricoles, le pays connait aussi une augmentation du nombre et de l’ampleur des catastrophes naturelles en raison du réchauffement climatique.

Renforcer des interfaces utilisateurs des services climatologiques

Ces prévisions saisonnières des précipitations et les aléas potentiels associés, sont des informations essentielles. Elles permettent une prise de décision permettant d’adapter le calendrier agricole pour améliorer la sécurité alimentaire dans les communautés. C’est dans cette optique que la Direction de la météorologie nationale en collaboration avec le Centre Africain des applications de la météorologie au développement (ACMAD), organisent depuis ce 23 juillet 2024 à Douala, un atelier de consultation pour la mise en place et l’opérationnalisation de la plateforme des utilisateurs des services climatologiques des secteurs de l’agriculture et de la gestion des risques de catastrophe.

« Avec les changements climatiques et l’augmentation en fréquence et en intensité des phénomènes extrêmes, il est important de structurer les autres secteurs comme celui de l’aviation. L’objectif est non seulement de renforcer des interfaces utilisateurs des services climatologiques pour les secteurs de l’agriculture et la gestion des risques de catastrophes, mais aussi de soutenir les services de la météorologie nationale pour moderniser la panoplie des informations dont ont besoin les différents secteurs. Les consultations permettront d’identifier les besoins en produits et services afin de fournir un catalogue de travail qui va structurer le fonctionnement de chaque plateforme », explique le DG de ACMAD.

Dr André Kamga.
lire aussi : Réchauffement climatique : l’urgence d’agir

Ledit atelier de 03 jours réunis les utilisateurs des services climatologiques de divers secteurs. Il jettera également les bases de l’intégration des prévisions hydro météorologique dans la planification des politiques publiques de développement ainsi que dans les mécanismes de réduction des risques de catastrophes. Afin d’assurer un développement durable et d’optimiser la résilience des infrastructures et des populations. 

« Le renforcement de la chaîne de valeur des services climatiques est plus que nécessaire. Ceci pour fournir les informations indispensables à l’adaptation et au renforcement de la résilience des populations. Dans la perspective d’améliorer l’accès à l’information météorologique et sa prise en compte dans les activités tributaires du temps et du climat, le Ministre des Transports a entrepris de mettre en place plusieurs plateformes de collaboration avec les utilisateurs des services météorologiques et climatologiques. Ces plateformes sont matérialisées par la signature déjà effective d’une douzaine d’accords cadre de collaboration ou convention de partenariat avec des entreprises publiques et privées. Ces actions visent d’une part à disposer d’un système d’information adéquat sur le climat. D’autres part à, contribuer à la fourniture des prévisions météorologiques fiables, utiles à la protection des personnes et des biens. » renseigne Simplice Tchinda Tazo, directeur de la Météorologie nationale, représentant le Ministre des Transports.

Lire : Changement climatique: l’urgence d’avoir des données Africaines

Pour rappel, le Cameroun est pays pilote pour la mise en oeuvre du programme ClimSA en Afrique Centrale . Le Climate Services and related Application (ClimSA) s’inscrit dans le cadre du 11ème Fonds Européen de Développement. Il contribue au cadre mondial pour les services climatologiques. Son objectif, favoriser le développement durable. Lutter contre le changement climatique par le renforcement de la chaîne de valeur des services climatologiques. Pour cela, ClimSA fournira une assistance technique et financière, des infrastructures et un renforcement des capacités. Cette action pilote sera au bénéfice de la Direction de la météorologie nationale du Cameroun et ses partenaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.