Le gang des antillais débarque au Cameroun

La première de ce film, inspiré d’une histoire vraie qui raconte le mirage des africains en quête de l’eldorado français, sera faite ce 24 mai 2017 dans la salle Canal Olympia à Douala au Cameroun, au Burkina Faso, en Guinée Conakry, au Niger et au Sénégal. En dehors du  divertissement, ce film vise surtout à conscientiser, en présentant la triste réalité des immigrés africains en France.

« La France je l’ai braqué, je l’ai baisé et elle me le rend bien », lance Jimmy, l’acteur principal du film, du fond de sa cellule. En effet, arrivé en France pour se chercher une place dans la société, il va finir dans une bande de braqueurs faute de mieux. Après 30 braquages, il est arrêté et condamné à 10 ans de prison. Voilà comment sa vie bascule, lui qui a laissé sa fille aux Antilles pour aller à Paris se trouver une place sous le soleil Français.

Mal lui en a pris. Le rêve celui d’un travail décent et une vie meilleure vendue par le Bumidom, le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer, qui promettait de favoriser l’insertion en métropole des Antillais n’en était pas un. Confrontés au racisme, les migrants ont été embauchés pour des tâches subalternes. Une réalité des années 70, qui, transportée en 2017 n’est pas si différente. Ce film, travail de mémoire et témoin d’une époque, reste d’actualité. « C’est la discrimination qu’ont connue nos parents qui nous a poussés à faire ce film. L’intérêt ici c’est de montrer que les problèmes de 2017 sont des problèmes d’antan. Malheureusement en 40 ans, très peu de choses ont évoluées », expliquent Jean Claude Barny et Sébastien Onomo, respectivement réalisateur et producteur du film.  « Le gang des Antillais » met donc en exergue l’histoire commune  de tous  les Noirs du monde. Déportés de chez eux, déracinés de leur continent pour un autre parce qu’on avait besoin d’eux, mais font en permanence face à l’ingratitude  et au mépris de ces autres pour lesquels ils se sont sacrifiés.  « À travers cette histoire,  je cherche à raconter le parcours de mes parents arrivés en France dans les années 60 et qui ont dû batailler dur pour se trouver une place. Je les ai vu travailler dur bien qu’étant confrontés au racisme », témoigne Jean-Claude Barny. Pour Sébastien Onomo, il est plus question de

« faire connaitre cette autre facette de l’histoire de la France; car savoir d’où l’on vient c’est savoir où l’on va. Les minorités qui font la diversité de ce pays ne sont pas arrivées en France par miracle

« Le gang des Antillais » est un thriller de 90 minutes, une adaptation du roman autobiographique de Loïc Léry et tourné à la mémoire de Anne Marie Louti. Le réalisateur et le producteur, bien que Français sont des africains d’origine. Ils se sont intéressés à une époque  pauvre en  référents africains. Les costumes, le maquillage, le décor et les expressions du film nous plongent en 1964, date à laquelle débute le film. Ces plans serrés, partagent les émotions avec les cinéphiles et plonge le spectateur dans une pression, avec Dje Dje Apali dans un jeu d’acteur magnifique. Sorti le 30 Novembre 2016, ce film reçoit la nomination de l’African Movie Academy Award du meilleur film de la diaspora.

Vous voulez en savoir plus? Alors, notez les rendez-vous. Du 24 au 28 Mai 2017, « Le gang des Antillais » débarque au Cameroun dans les salles de cinéma de Canal Olympia de Douala et celui de Yaoundé. Au Burkina Faso, en Guinée Conakry, au Niger et au Sénégal le 24 Mai 2017. Je retiens de ce film comme l’a dit Jimmy que :

« A la fin, j’ai compris que notre lutte ne doit pas être raciale mais sociale ».

Allez ! Bon Film heureux cinéphiles.

 

Armelle Nina Sitchoma

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