Anthony Samé, le directeur général de ST Digital a proposé des leviers indispensables pour booster ce secteur lors du Digital Innovation Festival.
Pour Anthony Samé, le directeur général de St Digital, il faut quatre piliers fondamentaux pour construire un écosystème numérique fort dans la sous région. Lors du panel de discussion axé sur les infrastructures de l’économie numérique, au Digital innovation festival, il a révélé qu’« aujourd’hui pour faire exploser l’économie numérique, il faut un internet de haut débit et pas chère. Il faut aussi des réseaux qui vont couvrir tout le pays.» Il souligne que parler de réseau internet renvoie à l’arrivée effective de cette capacité internet d’un point de vue internet et aussi électrique. Car, on ne peut dissocier la problématique du réseau de télécommunication à celle du réseau de l’énergie électrique.
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Internet et le réseau de transport
Sur le point de la capacité internet, le directeur général de ST Digital dit que le Cameroun est bien loti. On dénombre 4 à 5 arrivées de fibre optique internationale sur le pays. Il revient désormais aux acteurs en charge de l’exploitation de ces fibres optiques, d’acheter la capacité suffisante et d’y développer un modèle économique autour.
Le deuxième point important cité est l’infrastructure réseau. S’agissant de cette infrastructure de distribution, le Cameroun doit encore faire des efforts.
« De nouvelles technologies sont en train d’émerger. Tenez, un opérateur local dispose de l’infrastructure avec lequel il peut connecter son réseau sur du satellite et donner une grosse capacité en 4G en milieu rural. Le projet Central Africa Backbone permet d’avoir un cœur d’infrastructure qui est prêt à nous donner ce dont on a besoin. »
Anthony Samé
Les composantes de l’infrastructure les plus urgentes
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Deux composantes de l’infrastructure numérique manquent au Cameroun pourtant elles sont les plus urgentes. La première est la gouvernance. La clé de la réussite de la dynamique y réside. Toutefois, le Cameroun va à vau l’eau. « Au Gabon on a par exemple Gabon digital, son équivalent n’existe pas au Cameroun. Nous n’avons pas de structure de gouvernance du numérique», relève Anthony. Il explique qu’en lieu et place d’une structure de gouvernance du numérique au Cameroun, il y a des contrepouvoirs entre l’Antic, le Minpostel et la Camtel, un ensemble de structures qui font la gouvernance. Il est question de mettre en place une stratégie à cet effet. Car « c’est l’infrastructure de gouvernance du numérique qui va nous donner les orientations et la comment faire travailler l’écosystème.»
Le dernier pilastre essentiel et sur lequel le Cameroun a un talent naturel, c’est l’infrastructure humaine. Aujourd’hui, il faut non seulement une culture du digital mais aussi des structures de formation du digital et surtout la volonté d’opérer une transformation digitale des décideurs et des entreprises.