La donation fait ce 7 janvier 2023 vient de Balafon media foundation. Elle vient combler les limites de la méthode kangourou qui conduit très souvent au décès des prématurés.
Marceline Assah a la mine joyeuse. Le sourire qui barre son visage contamine les infirmières dans le hall. De temps à autre, elle ajuste sa blouse en faisant des allers-retours entre la salle d’accouchement et la salle de couche. La major du service de Maternité n’arrive plus à contenir ses émotions. Il est un peu plus de 10h à l’hôpital de District d’Abong-Mbang. Commune qui porte le même nom, chef-lieu du département du Haut-Nyong, région de l’Est Cameroun.
L’équipe de Balafon Média Foundation fait son entrée au sein de ladite formation hospitalière. Transportant avec elle, une couveuse intelligente. Le don qui est offert ce jour vient répondre à un problème. Celui du décès de plusieurs bébés prématurés dans la localité.
« Balafon Média Foundation a choisi la promotion de la santé comme priorité. Nous avons choisi d’aider dès la naissance pour donner une chance de survie à ces enfants venus très tôt», indique Claire Luce Angouande, la responsable de la fondation.
Selon la major Marcelline Assah, 22 bébés prématurés sont nés à l’hôpital de District d’Abong-Mbang au cours de l’année 2022. La première semaine de l’année 2023 a déjà enregistré 2 naissances du même type avec le suivi archaïque, le stress et l’inquiétude qui accompagnent ce moment. «Cette couveuse arrive comme un ouf de soulagement tant pour les bébés, leur maman et nous du service de la Maternité», explique Aubry Bissangue.
les limites de la méthode Kangourou
Le souvenir du dernier cas est encore vif et gravé chez la maïeuticienne. Entre les nuits sans sommeil, le soutien, l’accompagnement psychologique de la maman et le contrôle du bébé, elle se remémore. « Durant cette fin d’année, en décembre 2022, une maman a fait des jumelles prématurées. Elle a fait dix jours ici. On a géré son cas avec le système kangourou. Avec deux bébés ce n’était pas facile. Avec cette méthode, certaines mamans ne tiennent pas. Fatiguées après l’accouchement, elles veulent se reposer, mais il n’y a pas moyens. S’il y’a autre chose qui peut aider, en dehors du ventre, ce sera vraiment salvateur.
Une situation difficile que corrobore le directeur de l’hôpital de District d’Abong-Mbang. L’hôpital est un carrefour des soins qui reçoit beaucoup d’urgences venant de tout le département. Les femmes enceintes parcourent souvent 200 km pour un résultat final négatif pour l’enfant qui naît. La méthode kangourou préconisée ici consiste pour la mère de garder l’enfant contre sa poitrine pour lui communiquer les 37° pour son auto régulation. Celle-ci s’avère contraignante et présente des limites.
« C’est physiquement exigeant et ça demande beaucoup de temps. Nous avons vu quelques mamans qui ont laissé les enfants décéder de suite d’hypothermie. Cette méthode est physiquement difficile après l’accouchement. La couveuse vient à point nommé pour pallier cette deuxième carence que les mamans nous ont présenté au cours du suivi des enfants de petits poids de naissance », avoue le directeur de l’hôpital de District d’Abong-Mbang.
Dr. Kamdem Djokam Dannick,
Une couveuse intelligente
La donation de Balafon Media Foundation est un kit comprenant une couveuse intelligente et une unité de patothérapie. La couveuse est constituée entre autres, d’un dispositif de photothérapie intégré, d’un réglage automatique de la température et de l’humidité. Elle archive de manière continue les paramètres du nouveau-né. Le matériel est conçu pour être résilient aux défaillances énergétiques que connaît le Cameroun et conforme à la norme internationale CEI 601-2-19.
Pour le concepteur, c’est une solution locale adaptée aux problèmes locaux. « On l’a fabriqué de A à Z au Cameroun et adapté à notre environnement. Il y a un dispositif relai qui fait que la carte électronique n’est jamais exposée aux fluctuations énergétiques. Cette couveuse peut aussi fonctionner en solaire. C’est une couveuse interactive. Elle se monitore à partir d’un portable. Il y a une connexion entre la couveuse et le corps médical via le portable.» précise Serge Armel Njidjou, le General Manager de AUI Techno, un Courtier d’innovations.
Sur une note de vivre ensemble
Balafon Média étant basé à Douala, vous êtes plusieurs à demander pourquoi parcourir autant de kilomètres pour la ville d’Abong-Mbang pour le don de cette couveuse intelligente? Le promoteur DG du groupe Balafon apporte les détails. « J’ai choisi de poser les pierres de ma fondation, fils de la Région de l’Ouest à celle de l’Est, parce que ce n’est pas un séjour quelque part qui marque les esprits mais, c’est la façon dont on s’est senti».
Arrivée à Abong-Mbang en 1997, il y séjourne et repart en 1999 avec en poche son baccalauréat. Pour lui, les deux années passées dans cette localité l’ont marqué à jamais. « Ce geste passe plusieurs messages. Tout d’abord celui du vivre ensemble. J’ai toujours considéré Balafon comme la vitrine de l’action publique », avoue Joseph Bertrand Mache, le préfet du département du Haut-Nyong qui a présidé la cérémonie.
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