La colère des commissionnaires. Ils sont ceux qui subissent vent, pluies, soleil et poussière pour remplir la cagnotte de la structure qui les emploie. Mais en retour, reçoivent des sommes minables et parfois rien du tout comme salaire.
Face à face. Mais à la place des yeux dans les yeux, il y avait plutà´t les matraques d’un cà´té et les hurlements de l’autre. Les policiers du commissariat central N°1 sont postés du cà´té de l’immeuble siège du Pari mutuel urbain camerounais (PMUC). Les commissionnaires travaillant pour ladite boite sont sur le pied de guerre. Ils sont amassés le long de la clà´ture de la Communauté urbaine de Yaoundé. Les forces de l’ordre assurent la sécurité de l’immeuble abritant la direction générale du PMUC, empêchant les manifestants de s’en approcher. Les commissionnaires vêtus de chemisette rose/blanc au couleur de la maison protégée, assis à même le sol, réclament une revalorisation du pourcentage de leur commission. La scène se déroule ce mardi 12 mars 2013 aux environs de 16 heures, au lieu-dit « Rue des banques » dans la ville de Yaoundé au Cameroun. Les commissionnaires du Pari Mutuel Urbain Camerounais (PMUC) en grève, réclament une revalorisation du pourcentage de leur gain de 4 à 10%, une affiliation à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) et des primes de risque, pour la protection du matériel de travail (téléphone pour valider les tickets et une petite imprimante).
Aux environs de 10 heures, ce mardi, les commissionnaires du PMUC ont barricadé la route au niveau de l’immeuble siège. Empêchant alors les véhicules venant de l’hà´tel de ville de rejoindre l’échangeur de Nlongkak et vice versa. A ce moment, les responsables de ladite structure ont eu recours aux policiers du Commissariat Central N°1. Une fois sur les lieux, les policiers ont remis le calme sans toutefois résoudre le problème qui se posait.
Comment ceux qui font entrer les millions au PMUC sont aussi mal payés pour certains et impayés pour d’autres ? Je ne cesse de m’interroger depuis que cette grève a commencé le jeudi 7 mars 2013 dans la ville de Yaoundé.
D’après certaines informations, Andze Tsoungui et Abogo Nkono ont signé un contrat entre l’Etat du Cameroun et le PMUC en 1994. Pourquoi n a-t-on pas précisé dans ce contrat le pourcentage que gagnerait tout Camerounais qui postulerait pour un emploi dans cette boite qui brasse des millions de Francs Cfa au Cameroun par jour. La seule ville de Yaoundé compte plus d’une centaine de kiosque. Il est impossible de traverser un carrefour, un quartier sans apercevoir ce petit box rose et de nombreux parieurs faisant la queue. Devant chaque kiosque, il y a toujours de nombreux citoyens venus parier dans l’espoir de remporter le Banko, le Super6 ou pourquoi pas le Jackpot. Seulement, ils ne savent pas que c’est l’argent qu’ils viennent verser chaque jour qui est mis en jeu. « Quand on dit par exemple que le banko est de 35 millions, les commissionnaires de la ville de Yaoundé vont produire au moins 40 millions et les commissionnaires des autres villes du Cameroun vont produire plus de cette somme qui est considéré comme le bénéfice», explique un gréviste. Comment peut-on produire autant d’argent et ne rien gagner en retour ? La plupart de ces « producteurs d’argent » sont mal payés. A la fin du mois, ils touchent des sommes allant de 0 à 20.000 FCFA. « Il y a des mois où tu prends ton enveloppe et tu te rends compte qu’il n y a rien, parfois 25 francs comme salaire du mois. Je suis obligée de jongler ailleurs pour m’en sortir », se plaint un commissionnaire. Triste ! Très triste même !
A cette allure, je crois que cette dame à parfaitement raison. Pourquoi pour une fois, on ne suit pas l’exemple qui vient d’ailleurs? Il faut que nos dirigeants commencent à y penser. Pourquoi accepter que des Camerounais soient exploités à ce point sans oser lever le petit doigt ? Les gars, je n’ose pas vous dire que je suis d’accord avec vous dans votre grève, mais je vous encourage dans votre démarche à entrer dans vos droits. Qui peut rester passif après avoir collecté et versé beaucoup d’argent et ne rien recevoir en retour comme contre partie ? Personne. Battez-vous jusqu’a la gare !
Armelle Nina SITCHOMA