Les populations des quartiers Bonabéri et Akwa-nord sont sans électricités depuis plusieurs jours. Ce mercredi 28 mars 2012, la lumière est revenue à Douala 4ème mais à Akwa-nord, on broie encore du noir.
Le sourire revient peu à peu sur le visage des populations du quartier Bonabéri à Douala. C’est presqu’un ouf de soulagement pour les habitants « Après 5 jours passés dans l’obscurité, la lumière est de retour à Bonabéri », se réjouit un habitant. En effet, depuis les premières heures du levé du jour ce mercredi 28 mars 2012, l’électricité a été rétablie à Bonabéri. Jadis plongé dans le noir depuis cinq jours déjà , ils peuvent revivre le plaisir de dormir sur un lit dans une chambre grà¢ce à la disponibilité du ventilateur ou de la climatisation. « L’électricité est revenue comme un voleur vers 1 heure ce matin », confirme Mathias, un habitant du quartier. Celui-ci se réjouit parce qu’il va pouvoir reprendre ses activités. « Je sors d’un long congé imposé par la coupure de l’électricité. J’ai manqué la couverture de certains évènements parce que les invitations étaient dans ma boite mail auquel je n’avais pas accès. La conférence d’Akon par exemple je n’ai pas pu être là . Maintenant le boulot va reprendre », dit-il.
Si sur les visages se lit un gros sourire, derrière ce sourire se cache un grand malheur. Les préjudices causés par la coupure d’énergie électrique sont énormes. Les marchés, les poissonneries, les hà´pitaux, les morgues et biens d’autres ont subi de graves préjudices. « J’ai chargé mon réfrigérateur de produits laitiers de toutes les marques. J’ai été obligé de tout verser dans la poubelle, car le lait s’était décomposé. A présent, mon commerce est en faillite. Pourtant, c’est avec cet argent que je prends soin de ma famille. Ce matin, je n’ai pas pu donner de l’argent de beignets à l’enfant lorsqu’il allait au cours de répétition. Tout simplement parce que je n’en avais pas. J’ai perdu tout mon capital à cause d’une panne d’électricité qui a duré 5 jours. Je n’ai ni l’argent ni la marchandise pour tout recommencer.», dit La Fortune Njoh, Commerçante
D’aucuns, malgré leur plan B n’ont pas échappé. « Durant ces 5 jours d’absences d’électricité, j’alimentais la poissonnerie grà¢ce à un groupe électrogène qui consommait environ 600 litres de carburant par jour. Ce qui nous a coà»té plus d’un million de francs Cfa en moins d’une semaine. Or, on ne gagnait presque rien. C’était juste pour satisfaire la clientèle, et garder dans de bonnes conditions nos produits, afin qu’ils ne se décomposent pas. Raison pour laquelle nous n’avons pas connu trop de pertes. Ce qui n’a pas été le cas pour la poissonnerie de Mabanda, qui par manque de groupe électrogène, a été obligée de liquider toutes leurs marchandises, pour limiter les dégà¢ts financiers. », déplore Francis Oyem, Vendeur de poisson
Que dire des nuits passées dans le noir, avec la chaleur qui fait dans la métropole économique. Elles étaient pénibles. « Les nuits ont été très chaudes à Bonabéri. Les nuits étaient très longues et difficiles. Tout le monde passait le plus clair de la soirée hors des cases. Je me trempais juste avant de me coucher. Jusque là , la chaleur était à son paroxysme. N’oublions pas le bal des moustiques qui se montraient résistants face à toute spirales ou désinfectants », déplore un habitant.
En rappel, l’énergie électrique a été interrompue le samedi 24 mars 2012 vers 3 heures du matin.
D’après les experts d’Aes sonel, il s’agissait d’une panne survenue sur le transformateur au niveau de Bonassama. Les travaux ont alors consisté à remplacer le transformateur par un autre de plus grande capacité. « Le transformateur n’a duré que 6 ans avant cette panne alors qu’il avait une durée de vie de 30 ans ». indique, un technicien
Armelle Nina Sitchoma