Les conflits s’enregistrent tant dans le milieu familiale que conjugal. Les violences sont physiques, psychologiques et économiques. Les personnes déplacées internes et les réfugiés urbains en tête.
Les chiffres de la délégation régionale de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) du Littoral affichent plusieurs cas de violences basées sur le genre (VBG) et les violences familiales au courant de l’année 2021 dans la Région. Le département du Wouri s’est vu notifier 86 cas de violences conjugaux, 31 cas de violences familiaux, 103 cas de violences en union libre, 02 cas de viols et 01 cas d’agression au cours de ladite année. Les chiffres du premier trimestre de l’année 2022 sont tout aussi alarmants.
« Sur les trois premiers trimestres de l’année 2022, un peu plus de 67 cas de violences ont été recensés toutes catégories confondues, violence conjugale, familiale et viol. La plupart des personnes touchées sont soient les réfugiés, soient les déplacées internes de la crise du Nord-ouest et du Sud-ouest », précise le chef Service des affaires générales à la DRMinprofff.
Ferdinand Baleng
Des quatre arrondissements que compte le département du wouri, celui de Douala 4ème tient le haut du pavé. Tant les hommes que les femmes se sont signalés. 128 cas notifiés en 2021. Soit, 46 cas de violences conjugaux, 05 cas de violences familiaux et 77 cas d’union libre. Il est suivi de l’arrondissement de Douala 1er avec 25 cas. Les auteurs desdites violences sont soient des concubin (e), des conjoints, les coépouses, les belles-sœurs et beaux fils et même le père des enfants.
Briser le silence et aider les victimes
Plusieurs causes sont à l’origine de cette briseuse de vie. Le tableau du Service spécialisé affiche l’irresponsabilité, l’infidélité, en passant par l’ingérence de la belle famille, l’ignorance des femmes de leurs droits et des recours existants. Les conditions socio-économiques, l’éducation, la promiscuité, le manque de dialogue, la pauvreté et la jalousie ne sont pas en reste.
Il faut briser le silence et aider les victimes. Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC) a organisé un atelier à l’intention des femmes et filles déplacées internes de la crise anglophone, ainsi que des réfugiées urbaines. Le séminaire tenu du 29 novembre au 1er décembre 2022 à Douala, avait plusieurs objectifs.
« Nous voulons sensibiliser les participantes sur les violences basées sur le genre et sur leurs conséquences négatives. Outiller ces dernières sur les dispositifs de prise en charge et enfin identifier conjointement les actions à prendre pour préveniret lutter contre les violences basées sur le genre dans leur communauté », révèle Zoë Peznicek, représentante du CNUDHD-AC.
La série de 03 ateliers s’est déroulée pendant 03 jours sur la même thématique avec des participant(e)s des communes de l’arrondissement de Douala 1er affecté par les réfugiées urbaines, ceux de Douala 3ème et 4ème affectés par les déplacées internes. Et organisé en marge de la 15ème édition des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre qui a lieu chaque année entre le 25 novembre et le 10 décembre. Cette sensibilisation vise surtout à trouver comment rendre la dignité à ces femmes et filles déplacés internes à Douala.