C’était le point focal de la deuxième édition des causeries musicales qui a eu lieu à l’Institut français de Douala.
L’impact du discours des professionnels de l’information sur l‘industrie musicale. Que vaut le discours sur la musique dans l’espace public ? Motivation et pertinence des critiques d’albums, compte rendu de spectacles, programmation radio ou télé. Ce sont autant d’interrogations qui étaient au centre des échanges entre les journalistes, les animateurs, les chroniqueurs, les critiques et le public venu nombreux à l’Institut français le mardi 10 janvier 2012 pour la deuxième édition des causeries musicales.
Le discours des médias sur la musique permet de situer la place de la critique dans la chaîne de l’industrie musicale telle qu’elle existe au Cameroun et telle qu’on la connaît sous d’autres cieux. Pour mieux comprendre les contours de ce discours, le professeur François Bingono Bingono, explique « en Afrique, le concept de musique est un triptyque. Il renvoie obligatoirement à trois choses, le chant, la danse et la parole poétique. Parce que l’Africain ne conçoit pas que la musique ne soit pas chantée, qu’elle ne soit pas une invitation à la danse et qu’elle ne soit pas un exposé du beau langage. Ces trois éléments sont obligatoirement liés et ne signifie pas la même chose chez les autres ».
Critiquer la musique nécessite donc une certaine maîtrise de l’art musical. Car, de part son étymologie critiquer signifie juger. Il est donc question de juger soit en bien, soit en mal mais en tout objectivité. Pour le faire, il faut connaître les canons de la critique musique. « La musique est une dissertation. Elle a une entrée, un développement et une sortie. Les choses fondamentales qui la commandent sont la mélodie, les harmonies, le rythme et la thématique. On n’a pas besoin d’une thématique fouinée ou immorale. Il faut une organisation disciplinée entre les éléments vocaux et les éléments instrumentaux et entre les instruments entre eux », explique le professeur François Bingono Bingono. Le critique fait donc de l’hermétique musical et veille à ce que l’artiste n’a pas utilisé des mots à choquer les mélomanes. La 3ème édition des causeries musicales est annoncé pour le 14 février prochain avec comme thème « succès story ».
Armelle Nina Sitchoma