Le journaliste s’exprime sur les irrégularités qui ont entaché l’élection du Bureau Exécutif du Littoral du Syndicat National des Journalistes du Cameroun qui s’est tenue le 25 mars 2023.
Beaucoup s’interrogent sur les raisons pour lesquelles les camerounais s’intéressent très peu ou de moins en moins à la gestion de la chose publique, voire à la vie politique.
Et bien parce que au fil du temps, l’opinion a l’impression que les jeux électoraux sont pipés d’avance du coup certains se sentent désabusés et le désintérêt prend le dessus.
Comme je l’ai dit lors des élections au BEN, une fois le scrutin terminé et le/la candidat(e) vainqueur(e) déclaré(e) nous devons passer à autre chose et accompagner les nouveaux élus dans leurs missions sachant que nous sommes tous comptables du processus électoral tel qu’il s’est déroulé, ses réussites et ses manquements.
Ceci dit, il est important de relever certains points qui nécessitent une réflexion globale, nous constatons qu’au lendemain des récentes échéances la question de la réconciliation se pose plus qu’autre chose. Afin de limiter au tant que faire se peut ce sentiment de suspicion et de division qui transparaît après chaque scrutin au sein du SNJC, posons le doigt où ça fait mal et tirons les leçons.
Les failles dans la mise en œuvre des textes
Au cours des élections on note plusieurs faits qui décrédibilisent le processus comme il se dit de façon triviale notre organisation a de -bons ?- textes mais c’est leur mise en œuvre qui souvent fait problème.
Quelques semaines avant les élections dans les sections régionales le SG du BEN a publié un ensemble de textes (statut- RI- code électoral – circulaires…) à propos des règles qui doivent encadrer celles-ci.
Au lendemain du scrutin dans le littoral lorsqu’on fait la comparaison entre ces textes et le déroulement des élections il en ressort un certain nombre de failles dans la mise en œuvre desdits textes.
En faisant un sincère aggiornamento le sentiment global qui se dégage est le non respect de ces règles, je noterai quelques points ( chacun pourrait noter les siens) à ce sujet
CIRCULAIRE n°13 ASSEMBLEE GENERALE ELECTIVES DANS LES REGIONS DU SNJC
« Le BEN instruit les exécutifs régionaux sortant à :
- Remonter les derniers dossiers d’adhésion avant le 20.mars 2023.
- Apprêter les rapports (activités et finances) couvrant tout le mandat…
(Mon commentaire) Il m’est revenu qu’aucune région n’a respecté les points (1) et (2). Or ces éléments sont importants voire déterminants pour définir le corps électoral, en effet pour des questions purement électorales et pas nécessairement syndicales, on assiste à une forme de recrutement massif de nouveaux membres le jour des élections.
La même circulaire stipule qu’ « Il est bien entendu, que seuls les membres ayant renouvelés leurs adhésions et détenteurs d’une carte de membre valide (2022-2025), prendront part à ces Assemblées Générales Électives. »
Le code électoral – TITRE II : CONDITIONS D’ELIGIBILITE Article 2 :- précise les conditions à remplir pour être candidats aux différents postes aux seins des exécutifs régionaux
- « – participent régulièrement aux activités du Syndicat durant la dernière mandature ;
- être en règle de ses cotisations pour les trois années ;
- payer en avance ses cotisations pour les trois années de la prochaine mandature. »
(Mon commentaire) Ces éléments n’ont pas été pris en compte lors de l’élection du BEL. L’argument selon lequel les AGElectives sont aussi des périodes de recrutement de nouveaux membres est certes pertinent, néanmoins qu’un membre nouvellement inscrit soit candidat à un poste électif semble être une option risquée ainsi
« On retient donc qu’on peut sortir du quartier, arriver dans la salle, payer, devenir membre et être candidat à une élection au SNJC le jour de l’élection. »
Article 4 : « seules les listes complètes de candidature peuvent être retenues par la Commission électorale. »
(Mon commentaire) Le non respect de l’article 4 a permis d’une part l’élection au sein du BEL d’une personne qui jusqu’à la veille du scrutin était non membre du SNJC et le jour du scrutin était physiquement absente, d’autre part on a vu l’élection au sein du BEL d’un membre non résidant au Cameroun. Il me paraît important de définir un deadline pour le dépôt des listes de candidature afin d’éviter ces cas de figure à l’avenir, évidemment le jour du scrutin ne devant pas être pris en compte.
La question des procurations mérite également qu’on s’y attarde, plusieurs procurations ayant fait l’objet de polémique y compris lorsque les mandants confirmaient leurs engagements à l’endroit des candidates
Le problème des élections au SNJC me semble donc structurel, nous avons des textes qui sont difficilement applicables dans notre contexte, de même nous manquons de rigueur dans l’application stricte de ce qui peut l’être, l’enjeu et les calculs électoraux l’emportant sur la sincérité et la régularité du scrutin.
L’engagement syndical est un acte essentiellement non lucratif et totalement sacrificiel la qualité des membres est donc primordiale. Cette réflexion constitue pour moi une interpellation qui s’adresse à chacun d’entre nous, l’enjeu étant de limiter ce sentiment de division et d’animosité qui s’installent au sein de la corporation après chaque scrutin. L’élection est désormais derrière nous, nous avons intérêt à avoir un syndicat fort pour la survie de notre profession
Solidarité ! À jamais solidarité !