Pour lutter contre ces maladies parasitaires dont les conséquences sont parfois graves dans l’organisme, les ministères de la Santé publique, de l’Education de base et des Enseignements secondaires sont en campagne pour le déparasitage des enfants âgés de 5 à 14 ans.
L’absence de l’eau potable constitue une menace importante pour la santé des hommes et des femmes. Les maladies d’origine hydrique représentent le principal problème de santé publique dans de nombreux pays. Au Cameroun, la schistosomiase et les vers intestinaux en font partis. « Si on veut éradiquer les vers intestinaux, en plus des déparasitages il faut l’accès à l’eau domestique potable », précise le Dr Dissak-Delon Fanny Nadia, Point focal de lutte contre les maladies tropicales négligées au littoral.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la schistosomiase est une maladie aiguë et chronique provoquée par des vers parasites. Les victimes sont infectées dans le cadre de leurs activités domestiques, agricoles, professionnelles ou récréatives, qui les exposent à une eau contaminée. Le manque d’hygiène et certaines habitudes de jeu des enfants d’âge scolaire, telles que la natation ou la pêche dans des eaux infestées, les rendent particulièrement vulnérables.
L’infertilité chez la femme
Le Programme National de Lutte contre la Schistosomiase et les Helminthiases intestinales au Cameroun le reconnait et estime à 5 millions, les camerounais à risque d’infection par la schistosomiase et plus de 10 millions les c infectés par les vers intestinaux.
Les enfants d’âge scolaire de 5 à 14 ans constituent le groupe vulnérable et le plus touché par ces infections. Les risques de complications vont parfois de l’occlusion intestinale, à l’ascaridiose biliaire et pancréatique, au retard de croissance, en passant par l’anémie, l’urine sanguinolente, la baisse du développement intellectuel.
Chez la femme, la schistosomiase urogénitale entraine des conséquences plus graves dans l’organisme notamment l’infertilité, l’avortement ou grossesse ectopique, l’ulcérations génitales, les tumeurs ou œdèmes du vagin.
« Quand les schistosomes donnent déjà le sang dans les urines, c’est qu’il y a une atteinte des voix génitales. L’infertilité fait partir des complications possibles. Mal traité, on peut arriver jusque-là. C’est un risque qui est souvent négligé, car on n’en parle pas beaucoup. C’est aussi nouveau dans le programme raise awareness sur l’existence de la schistosomiase urogénitale chez la femme »,
prévient le Dr Dissak-Delon Fanny Nadia.
Une campagne de déparasitage annoncée
Face à cette ampleur, le ministre de la Santé Publique conjointement avec ceux de l’Education de base et des Enseignements secondaires ont lancé une campagne nationale de déparasitage de masse des enfants de 5 à 14 ans. La première phase a eu lieu en mai-juin 2021 et a couvert les régions du Centre, Nord-Ouest et Sud-Ouest au profit de 2,4 millions d’enfants. Elle a consisté à la distribution du Mebendazole 500 mg et du Praziquantel 600 mg aux enfants de 5 à 14 ans.
La seconde phase quant à elle, lancée le 18 novembre à l’Est du Cameroun, va couvrir les régions de l’Est, de l’Ouest, du Sud et du Littoral. Elle cible 2,3 millions d’enfants et va se dérouler entre la fin novembre et le début du mois de décembre.
Dans le littoral, les distributeurs communautaires et les enseignants seront mis à contribution pour déparasiter les enfants dans les 24 districts de santé concernés de la région par le Mébendazole 500 mg. Les districts concernés de Loum et Njombe-Penja donneront le Praziquantel 600mg à la cible.
La dernière campagne de déparasitage est prévue pour démarrer en mars 2022 dans l’Adamaoua, l’Extrême-Nord et le Nord au profit de 3 millions d’enfants. Lancée depuis le début de l’année, la campagne nationale cible au total 7,7 millions d’enfants âgés entre 5 et 14 ans, scolarisés ou non.