La confédération africaine de football a organisé un match d’exhibition pour mettre les arbitres sélectionnés pour l’étape de la phase finale de la compétition dans les conditions d’utilisation de ce nouvel outil de communication.
Echauffement au football, endurance fondamentale, circuit training, travail de vitesse, entretien physique et poly-direction. Des exercices entrecoupés à chaque fois par des corrections de l’instructeur. Vous n’assistez pas là à une séance d’entrainement des joueurs avant un match de football, mais à l’entrainement des arbitres.
Nous sommes le 1er février 2021 à l’annexe du stade Japoma à Douala. La séance d’entraînement des officiels de matchs pendant leur préparation pour les phases finales du Championnat d’Afrique des nations de football que le Cameroun abrite depuis le 16 janvier 2021 est lancée. « On est là depuis un mois. Tous les jours on s’entraine. Les joueurs s’entrainent chaque jour pour performer 90 minutes. C’est pareil pour les arbitres. On s’entraine. On simule ce qui peut nous arriver dans le match, comme ça le jour du match on sera prêt», explique Dahane Bedia, arbitre de nationalité Mauritanienne.
Pour lui, cette étape est fondamentale. « Quand vous venez dans un match, il faut que ce soit programmé en avance. Il ne faut jamais être surpris par un match. Il faut bien préparer le match physiquement, techniquement et tactiquement. On est comme des joueurs. On doit préparer notre match. On sait exactement quelles sont les équipes, comment elles vont jouer, comment nous on va réagir parce qu’il ne faut pas que tout le monde sache comment tout le monde va jouer sauf nous. On prépare aussi nos matchs en fonction de ce qui peut nous arriver dans surface de réparation, un coup de pied arrêté, comme un coach pour être prêt le jour du match.»
Mettre les arbitres en situation
Lors de cette journée portes ouvertes, les arbitres et arbitres assistants sont outillés à l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage. Il s’agit d’une séance d’entrainement avec la participation de la Var. L’objectif, apprend-on est de mettre les arbitres sur le terrain et les arbitres dans le mini van en situation de match. « Avec les joueurs, nous avons organisé des situations de jeu qui se reproduisent dans le match pour que les arbitres puissent appliquer les procédures, prendre les décisions et appliquer les différentes étapes avec l’assistance vidéo », fait savoir Doue Noumandiez, un arbitre ivoirien.
Un exercice qui tonifie les bénéficiaires. « Durant cet exercice, j’apprends comment se comporter sur le terrain pendant la Var parce que c’est un autre moyen de communication. Durant le match, on doit communiquer au Var et à tous ceux qui sont dans la cabine ce que nous verrons sur le terrain», explique Carine Ate Zambong, assistante arbitre, camerounaise.
Une femme dans le dernier carré
Carine est la seule femme sélectionnée dans le carré des arbitres qui vont diriger les quatre derniers matchs de la finale du Chan2020 qu’abrite le Cameroun. « je suis une femme certes mais nous sommes tous des arbitres, nous travaillons tous ensemble, dans les mêmes conditions de travail, les mêmes exercices physiques. C’est une joie d’être dans le dernier carré. Ce qui me permettra de gagner en expérience, car le dernier carré c’est une autre phase. Une phase très différente des précédentes»
Pour elle, la VAR vient résoudre certaines défaillances des arbitres parce que l’être humain n’est pas parfait. « La Var est là pour corriger les erreurs, les manquements et les fautes que les arbitres n’ont pas pu voir sur le terrain.»
L’assistance vidéo à l’arbitrage est entrée dans la compétition du Championnat à l’étape des quarts de finale. C’est grâce à elle que le premier but du Maroc contre la Zambie a été validé ainsi que le carton rouge Zambien. Le Cameroun fait partie des rares pays en Afrique à disposer de sa propre Var. Une dizaine de caméras et des écrans sont disposés ça-et-là entre un mini van et le long du stade.
« C’est une grande joie pour les Camerounais d’avoir la VAR au pays car ce n’est pas donné à tous les pays«
Carine Ate Zambong
1er arbitre officiel vidéo
« La Var n’est pas nouveau pour les arbitres africains parce que ce n’est pas la première fois qu’on l’utilise, mais c’est toujours une nouveauté qui fait du bien. L’arbitre a une fraction de seconde pour décider et il y a des choses qui peuvent lui échapper. Avec la var, on a plus de 10 cameras qui vont regarder la même chose et nous donner une deuxième chance pour ne pas faire des erreurs», renchérie Dahane Bedia.
Elvis Noupue est le premier Camerounais à être arbitre officiel vidéo. Pour lui, c’est un plaisir de commencer par son pays. « Je viens d’être licencié FIFA pour être officiel vidéo pour l’année 2021, la première compétition qui se passe sur le continent avec les arbitres officiellement Var et on fait partie, c’est une grosse expérience. On profite pour aider les arbitres sur le terrain à donner les bonnes décisions. C’est un gros plaisir, le fruit d’un long travail acharné. On va continuer à bosser dur et montrer la voie aux plus jeunes pour que dans les années qui viennent je ne sois plus seule dans cette catégorie au Cameroun et en Afrique centrale.»