Dans son dernier album intitulé « Arrête comme ça », l’artiste camerounaise appelle les hommes à plus de responsabilités.
Il y a de cela de 2 mois j’assistais à un concert de la chanteuse Lynda Raymonde à l’institut français du Cameroun antenne de Douala. En fait je dois dire que c’était son premier concert auquel j’assistais. J’y suis allée outre l’invitation de Marie Gabrielle à couvrir le concert, parce que je devais effectuer un déplacement pour la région d l’ouest Cameroun, par un de ces départs de 22h de l’agence de voyage Général, qui venait de voir sa suspension de 3 mois levée après un mois de fermeture.
Nous sommes exactement le 1 décembre 2017. Lynda Raymonde fait du Bikutsi. En dehors de son passage sur le podium de la fête de la musique toujours à l’IFc en juin 2017, je ne l’avais pas encore vu sur scène. Mais ces titres et son premier album laisse croire qu’elle doit être une bête de scène comme on dit chez nous. Son passage sur le podium de la fête de la musique avait d’ailleurs réveillé le public de Douala habitué aux concerts des chanteurs de Makossa et depuis peu de la musique urbaine.
J’apprête donc mon sac, je sors de chez moi et stop une moto pour l’Ifc. Il est un peu plus de 20h. Le show était annoncé pour 20h. Dans la salle, la scène est prête mais les mélomanes se font attendre. L’artiste est déjà présente. D’ailleurs, c’est elle qui accueille ces mélomanes et fans à l’entrée. Un fait plutôt rare dans notre contexte. Chez nous l’artiste se fait toujours attendre et ce parfois des heures durant. Quelques collègues sont là. On se fait des blagues et des commentaires. L’horloge tourne. 21h30. Ça fait plus d’une heure que nous sommes. Des gens arrivent à compte goute au fur et à mesure. Une voix derrière le rideau annonce que le spectacle va commencer. Ouf ! Enfin ! Dis-je. Je craignais déjà de repartir sans que ça ne commence.
La première partie est assurée par Marcy. L’artiste en levée de rideaux dénonce la trahison, l’hypocrisie dans ses textes. La comédienne Gloria Christina est venue sensibiliser davantage sur l’irresponsabilité des hommes. 22h ! Lynda Monte sur scène. Le décollage est un peu difficile. L’interprétation du titre « Pabeym » a des ratés. En fait, Armand Engo Solo, le guitariste, a quelques soucis avec son instrument. L’artiste ne se laisse pas démoralisé. Après la chanson « Minkul Mi Nem », le souci est géré. On ressent désormais les accords entre les différents instruments.
Quand Lynda caresse les premières paroles de la chanson « Toi et moi », elle est reprise en chœur par ses fans. Le ton de l’artiste devient grave. C’est le titre « infidèle.» Quelques mots en français : « chosifier » « mépriser », « bastonner », peint bien le sombre tableau de la femme dans le foyer. À travers ce titre, Lynda Raymonde plaide pour l’amélioration de la condition de la femme au foyer et pour une harmonie dans la vie en couple. Son message à la fin du clip dudit titre est tellement précis. « La femme est la mère de l’humanité. Son amour n’a pas de limite. Sa générosité va parfois jusqu’au prix de sa vie. Elle ne demande qu’à être aimée… »
La chanson « Arrête comme ça », titre de baptême de son deuxième album lance un appel à toutes les femmes maltraités et méprisées dans leur ménage. L’artiste appelle les femmes à prendre leur vie en main. Elle n’hésite pas à demander à celles-ci de divorcer quand ça ne va vraiment plus. « À tous les divorcés de cœur, chaque fin est un nouveau challenge, chaque fin est un nouveau départ », chante Lynda. Entre le mari violent, frivole et méprisant il faut savoir dire « ça suffit », « je dis ça va ». Prendre un temps pour se relancer. Un album avec des messages forts. Écrits en des mots simples sans déverser dans l’obscénité. Un bikutsi comme Lynda Raymonde sait bien faire sans grossièreté. Un flow qui épouse le beat sous la rythmique de la guitare bass de Tonton Ebogo qui alterne frappe sèche et lourde avec aisance.
Emportée par toute cette harmonie musicale, j’ai oublié que je voyageais. Je m’apprêtais à aller sur scène pour un « saop et koussa », quand Rita m’a dit Armelle il est 22 heures, il faut partir. Je suis sortie de la salle la gorge serrée mais avec mon Cd. Depuis ce jour j’écoute un titre de cet album au moins une fois par jour.
En ce dernier jour du mois où plusieurs d’entre vous célèbrent l’amour, je vous conseille et recommande le titre « Toi et Moi.»
À consommer sans modération