La grève du personnel de la Communauté Urbaine de Douala a été suspendu par le Préfet. Ils revendiquent les 10 ans de couverture médicale des 1005 personnels que compte la structure.
Les employés de la Communauté urbaine de Douala ont observé un arrêt de travail et ont manifesté leur mécontentement ce 10 avril 2017 devant l’hôtel de ville de Douala à Bonanjo. Une cinquantaine environs, pancartes à la main, ils revendiquent une couverture sanitaire régulière. Vêtus de noir pour la plupart, ils tiennent des messages adressés à Paul Biya, le président de la République du Cameroun. Sur les pancartes on peut lire, « Au secours monsieur le Président de la République, sauvez-nous de la mort.» « Employés ne soyez plus malade, sinon rendez-vous au cimetière.» « A qui profite tous ces crimes ? A l’assureur ? A l’exécutif ? Ne bradez plus nos vies » Des messages illustrés à chaque fois avec des dessins des cercueils.
La manifestation a duré à peu près 3 heures, lorsque le Jean Marc Ekoa Mbarga, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er dont les Services sont en face de la Communauté urbaine, est descendu sur les lieux sur instruction de Joseph Bertrand Mache Njouonwet, le Préfet du département du Wouri installé jeudi 6 avril et qui a pris service ce lundi matin. « Le Préfet ne peut pas quand même commencer le travail avec un mouvement d’humeur ! Il ne connait pas le fond du dossier il a demandé que je vienne donc rencontrer les leaders syndicaux pour qu’ils aient une réunion à son bureau de manière à lui expliquer exactement le fond du dossier. Mais avant de le faire, il souhaiterait que le service public de la Communauté urbaine de Douala soit libéré. J’ai demandé au président de venir vous dire de vous disloquer, c’est une suspension. Si vous n’êtes pas d’accord avec ce que le Préfet va vous proposer cet après-midi, vous pourriez reprendre votre grève. Mais la Cud est un service public, donc même quand il y a des problèmes le service public ne peut pas s’arrêter il doit continuer à fonctionner » a-t-il précisé.
Selon Samuel Sosso, le porte parole des grévistes, il y a plusieurs revendications mais la principale porte sur la couverture sanitaire. Selon les textes, les travailleurs de la Cud sont liés à leur employeur par un contrat du travail. L’article 15 de ce contrat de travail dispose que l’agent de la communauté urbaine de Douala est pris en charge en cas de maladie, lui-même, son épouse et ses enfants. Depuis l’arrivée de celui qu’ils appellent le « délégué médecin », cette réalité n’existe plus. « Nous avons une assurance qui vous couvre 2 mois au lieu de 12 mois l’année et la prime d’assurance est entièrement payée. Cet état de chose a conduit au drame. On compte déjà des dizaines de morts. Nos camarades sont pris en otage dans les hôpitaux. Nous avons des cas en ce moment à l’hôpital général. Le véritable problème c’est que la prime d’assurance est toujours payée à la fin de chaque exercice. Il y a aussi les problèmes secondaires tels le reclassement et le délégué est réfractaire à la négociation », fulmine Samuel Sosso.
Questionné, Fritz Ntone Ntone, le délégué du gouvernement auprès de la CUD, estime qu’il s’agit d’une dizaine de personnel se réclamant délégué du personnel qui s’est permis de bloquer les issues de la Communauté urbaine et de plusieurs Services, perturbant ainsi le démarrage normale de ces Services avec comme principale revendication la couverture médicale. « Il me souvient que nous avons déjà fait plusieurs échanges sur le sujet et jeudi passé, le 6 avril il y a eu dénouement. Il fallait qu’on solde le paiement des assurances. Dans un communiqué je rassurais que ce problème qui concernait tous les compartiments de la CUD à savoir l’exécutif, les conseillers et le personnel vient d’être dénoué avec un contrat qui s’étale sur 3 ans», rassure Fritz Ntone Ntone.
Médecin de profession, médecin chef de l’hôpital de district de Bonassama puis directeur de l’hôpital Laquintinie avant sa nomination à la tête de la Communauté urbaine de Douala en 2006, Fritz Ntone Ntone ne devrait-il pas être le premier à reconnaître l’importance d’une couverture sanitaire et comment le système fonctionne ? Je m’interroge.
Sinon même à la tête de la Communauté urbaine de Douala, il n’a pas encore pu soigner le mal dont souffre la ville, malgré les diagnostics très graves déjà posés que sont le désordre urbain, l’occupation anarchique de la voie publique, l’insalubrité, les constructions anarchiques et j’en passe. Ceci malgré la mise sur pied depuis le 31 janvier 2013 de la plateforme de lutte contre le désordre urbain et de la protection civile dans la ville de Douala. Une plateforme qui coûte d’énorme sommes d’argent chaque mois mais sans résultat.
J’ai envie de dire comme une des pancartes des grévistes qui ce matin « Délégué Médecin si ça te dépasse, laisse !!! »
Armelle Nina Sitchoma